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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 23:25

Tu est discoz tu est fest-noz ;)
Revoilà Les Baragouiners dans leur dernier clip, toujours aussi déjanté, ils sont bretons c peut-être normal?

Un petit aire de disco ne fait jamais de mal alors sortez vos pattes d'ef ;)

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 22:45

Une petite vidéo de l'orchestre de Bretagne, certe un petit peu "loufoque" celle-ci, normal en duo avec "Les pierres noires, mais je là trouvait sympa et c'est aussi pour faire plaisir à une amie, qui se reconnaitra je pense :) Alors toi qui aime la musique classique ou les autres qui veulent découvrir voilà un drôle d'orchestre, celui de Bretagne ;)

 

Pour un oiseau à plume qui danse sur le pont ;-)
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 12:27

Les Frêres Morvan sont 3 frêres avant tout agriculteurs qui viennent du village de Botcol (22). a eux trois ils forment en 1958 l'un des plus anciens groupes de chanteurs traditionnel de musique bretonne. Sur cette vidéo le "boys-band made in Breizh" sont à l'honneur au festival des vielles charrues au coté des fameux tambour du Bronx.

 

 


 
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 12:23

Voici Narayana, un groupe de reggae made in Breizh qui nous reprend l'invitation au voyage de Charles Beaudelaire en musique.

 


 
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 12:21

 


 
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 04:39

Ou l'Aber vrache lol comme je disais avant de venir m'installé dans ce coin un certain temps :p
Oui j'avais un peu de mal à prononcé ce mot moi qui vient de Rennes à la base. On dit vrac, l'aber-vrac lol.
L'Aber-Wrac'h ce trouve tout au nord du Finistére dans le pays des abers. Ces photos sont prises sur la commune de Landéda. L'Aber Wrac'h c'est avant tout une aber mais c'est aussi un chef-lieu, petit port de Landéda que je vous montrerait surement à l'avenir ;)

 

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©photos: b4Ka | GWENVED-BREIZH.OVER-BLOG.COM

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 19:36

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Tu te confonds dans le ciel noir
Ta main crispe le gouvernail
Tu es l'ankou dans ma mémoire
Le prince noir de Cornouaille

 

Sur les hauts-fonds et les écueils
Tu mènes ta route d'enfer
Montrant aux cœurs qui ont souffert
La plus juste idée du bonheur


Tu es le vieil ankou marin
Ton navire n'est ni près ni loin
Nul n'a jamais pu l'aborder
Près de la Baie des Trépassés

 

Ton bateau navigue sans sillage
Tu n'as pas besoin d'équipage
Tu vas contre vents et marées
Toi premier noyé de l'année

 

Sur les vagues échevelées

Tu mènes ta route d'enfer
Montrant aux cœurs qui ont souffert
La plus juste idée du péché

 

Tu es le vieil ankou marin
Ton navire n'est ni près ni loin
Nul n'a jamais pu l'aborder
Près de la Baie des Trépassés

 

Tu mènes ta moisson bénie
Les corps flottant entre deux eaux
Tu les prendras sur ton bateau
Dont il ne verront que la quille

 

Le mortel baiser de Morgarne
Frappe les marins les plus forts
Et tandis que terre s'éloigne
Tu mènes la barque des morts

 

Tu es le vieil ankou marin
Ton navire n'est ni près ni loin
Nul n'a jamais pu l'aborder
Près de la Baie des Trépassés

 

©Michel Tonnerre - L'Ankou marin

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 19:17

Ayant déjà posté un article sur la légende de l'Ankou je m'attarde cette fois sur une autre histoire en rapport avec celle-ci, l'histoire de la faux que porte toujours l'Ankou sur lui qui lui vaut le doux nom de "la faucheuse".

 

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Kement-man oa d’ann amzer
Ma ho devoa dennt ar ier.

 

Il y avait à Ploumilliau un forgeron qui s'appelait Fañch ar Floc'h. Ses affaires marchaient fort bien car il était très habile dans son métier. Il avait toujours plus de travail qu'il n'en pouvait exécuter. Ses enfants étaient bien nourris, bien tenus.
Bref, ce n'était pas lui qui aurait eu besoin de passer un pacte avec le vieux Polig. Au surplus, c'est une chose qu'il aurait jamais faite, car il était trop bon chrétien pour cela.


Cette année là, la veille de Noël, il se hâtait de terminer les travaux les plus urgents afin d'être libre pour la fête, quand se présenta un de ces meilleurs clients qui lui apportait une paire de roues de char à bancs à ferrer. Il en avait absolument besoin pour le lendemain parce qu'il devait aller porter ses voeux à son vieux parrain qui demeurait au - delà de Morlaix. Il insista tant que Fañch promit de faire un effort et de tenir prêtes, coûte que coûte, les deux roues pour le lendemain à la première heure.


Mais ferrer une roue n'est pas un petit travail. Il faut retirer la vieille ferrure, puis façonner un cercle neuf à la taille convenable et vous voyez le temps que cela prend. On porte ensuite ce cercle au rouge pour le dilater et quand il est à l'exacte température voulue, il faut sans perdre un instant l'ajuster avec adresse et avec beaucoup de précision autour de la jante de bois puis l'arroser d'eau froide afin qu'il ne brûle pas le bois et se rétracte tout de suite, emprisonnant la roue dans un étau dont elle ne puisse se dégager. Ces opérations étaient loin d'être achevées quand sa femme appela Fañch pour le souper. Il congédia ses compagnons et son apprenti et, en se mettant à table, déclara à son épouse :


- Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants : je ne serai jamais prêt à t'accompagner. J'ai encore une roue à ferrer, que j'ai promise pour demain sans faute.


- Tu comptes y arriver seul?


- Il le faut bien. C'est éreintant, mais je l'ai déjà fait. Quand j'aurai fini, je ne serai pas en état d'aller à l'église : c'est de mon lit que j'aurai besoin.


- Fais attention, au moins, que la cloche de l'Elévation ne te trouve pas encore au travail.


- Oh! pour cela, sois tranquille. A ce moment - là je ronflerai déjà comme un bienheureux.


Sa dernière bouchée avalée, il retourna à son enclume et se mit à battre le fer avec ardeur. Pour se mettre dans l'ambiance de Noël, il fredonnait le cantique "War ar ménez, ar Bastored" (sur la montagne, les bergers...). Il avait laissé la fenêtre de la forge ouverte pour être sûr d'entendre sonner les cloches. Il aperçut sa femme et ses enfants qui partaient pour le bourg, des lanternes à la main, dans le vent et la froidure. Il leur cria bonne route et sa femme lui fit un petit signe de la main en disant :


- Nous prierons pour toi. Mais souviens - toi, surtout, de ne pas dépasser l'heure sainte.


- Aucun danger. J'aurai bientôt fini. Et je surveille l'heure.


Quand on est occupé, on ne se rend pas compte de la fuite du temps. Et quand on tapa à tour de bras sur des morceaux de fer avec un gros marteau, il n'est pas étonnant qu'on n'entende pas le carillon des cloches dans le lointain. Au moment où il se dit que la messe n'allait sans doute pas tarder à commencer, le prêtre avait déjà achevé de distribuer la communion.


La bandage était terminé et il n'avait plus qu'à le faire chauffer au fer rouge afin d'en cercler la roue. Il quitta donc son enclume pour aller tirer sur la chaîne de son grand soufflet, lorsqu'il s'aperçut qu'un personnage dont il ne pouvait distinguer les traits le contemplait par la fenêtre ouverte.


- Salut, répondit - il poliment, car il avait de bonnes manières.


Il remarqua que l'homme était grand et maigre, qu'il était vêtu de noir et coiffé d'un feutre à larges bords. Mais ni la voix ni la silhouette ne lui rappelaient qui que ce fût du pays.


- J'ai vu de la lumière chez vous, reprit l'inconnu, et j'aurais justement besoin de vos services.


- Je suis désolé, dit Fañch, mais je ne vais pas pouvoir vous satisfaire, car il faut que je finisse de ferrer cette roue et je ne voudrais pas que la cloche de l'Elévation me surprenne en plein travail.


L'homme eut un petit rire sarcastique.


- Pour cela, forgeron, vous retardez quelque peu.


- Que voulez - vous dire?


- Il y a un bon quart d'heure que la cloche de l'Elévation a sonné.


- Mon Dieu! ce n'est pas possible!


- Eh si! de sorte que maintenant, travailler un peu plus, un peu moins, ça ne changera rien. D'ailleurs, ce que j'ai à vous demander ne vous prendra pas plus de cinq minutes. Il s'agit seulement de river un clou.


L'inconnu saisit une faux qu'il avait appuyée contre le mur et en montra la lame qui branlait autour du manche.


- Vous voyez, il manque un clou.


- Bon, dit Fañch, on va vous réparer ça. Mais, par Dieu, qu'avez - vous à faire avec une faux dans la nuit de Noël?


- Ceci n'est pas votre affaire, dit l'homme d'un ton sec. Faites votre travail c'est tout.


Le forgeron avait hâte de se débarrasser du personnage, dont les manières ne lui plaisaient pas du tout. Il prit la faux et la posa sur son enclume.


- Mais dites donc! elle est emmanchée à l'envers cette faux. Le tranchant est tourné en dehors. Quel est l'abruti qui vous a fait ce travail?


- Ne vous inquiétez pas de ça. Laissez la lame montée comme elle est et occupez vous seulement de la fixer solidement.


Fañch, qui n'aimait pas qu'on lui parle sur ce ton, ne desserre plus les dents et se dépêcha, en quelques coups de marteau rageurs, de river un autre clou à la place de celui qui manquait.


- Voilà votre outil, dit - il. Le fer ne bougera plus.


- Merci. Maintenant, je vais vous payer.


- Bah! ce n'était rien. Ca ne vaut pas qu'on en parle.


- Toute peine mérite salaire, mais ce n'est pas de l'argent que je vous offre, Fañch ar Floc'h. Un précieux avertissement je ne dis pas. Mettez vos affaires en ordre, recommandez votre âme à Dieu et, dès que votre femme rentrera, dites - lui de retourner tout de suite au bourg chercher le prêtre car, au premier chant du coq, je viendrai vous prendre.


Fañch se dépêcha d'achever de ferrer sa roue, car un travail promis doit être exécuter. Puis il rentra classer quelques papiers et dresser la liste des créances que sa femme aurait à recouvrer. Après quoi, il se mit au lit. Il était bouillant de fièvre.
Sa femme le trouva le visage baigné de sueur, les yeux mi - clos, récitant son chapelet.


- Hâte toi, lui demanda - t - il, d'aller quérir le prêtre.


Au chant du coq, il rendit l'âme, pour avoir forgé la faux de l'Ankou.

 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 19:01

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Bretagne, pays des fées,
des gardiens d'épées,
de Kerjean, des baliniers,
de serments et de fidélité...


Terre de légendes,
d'un bout à l'autre de ses landes...


Du nord à l'est,
du sud a l'ouest,
d'argoat en armor,
de la légende d'Azénor.


Ici l'on entend encore,
le chant des sirènes, peut-être quelques remords,
portés par ce vent qui souffle si fort.

   
Les légendes sont là...
à l'orée d'un bois,
jaillissant d'une fontaine,
de promenades incertaines,
de derrière un rocher,
gardant trace de l'épée...
ou encore de l'océan...


Ouvrez grand vos oreilles,
entendez les voix des âmes damnées, pleurant
Ys et ses merveilles.

   
Bretagne, pays de traditions bien ancrées,
légendes, elfes, fées,
korrigans, dragons et chevaliers,
font partie de ces terres,
font partie de cet air,
font partie de cette mer...                                  

Auteur : Anne Cheviron (Eluniel) - © An Arvorig

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 18:41

Origine et mythe de la cité d'Ys


Ys est une sorte d'Atlantide bretonne. L'histoire dit qu'elle fut engloutie par Dieu pour la punir de ses péchés. Le premier récit réellement complet (à partir duquel tous les récits actuels sont écrits) est dû à Charles Guyot et date de 1926.
Il est très marqué par l'image de la femme au XIXe siècle. La légende de la ville d'Ys n'a pas été fixée. Il n'y a pas d'histoire originelle, les versions les plus anciennes datant d'après la christianisation de la Bretagne. Il n'y a que des variations plus ou moins bonnes autour d'un thème, lui-même peu stable. Globalement elle se rattache à deux groupes de mythes celui des villes englouties et celui des déesses du Nord particulièrement irlandaises et galloises, ancien culte de la Déesse-mère. Aujourd'hui, il existe une grande quantité de versions, plus ou moins éloignées du mythe.

 

Voici l'une d'elle.

 

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Kement-man oa d’ann amzer
Ma ho devoa dennt ar ier.

 

En des temps fort reculés, régnait sur le royaume de Cornouailles (Finistére Sud) le roi Gradlon-Meur (Gradlon le Grand). Dans sa jeunesse, il s'était surtout fait remarqué par ses nombreuses conquêtes guerrières, qui lui avaient valu gloire et puissance. Et c'est lors d'une guerre contre les pays nordiques qu'il rencontra une belle princesse scandinave, qui passait pour être un peu sorcière, mais qu'il résolut de prendre pour femme. Celle-ci lui offrit un cheval, nommé Morvac'h, d'un noir flamboyant et au regard de braise, qui n'avait pas son égal sur toute la Terre. Après avoir séjourné quelques temps dans le Nord, le roi décida de rejoindre son royaume de Cornouailles. Mais sa femme accoucha d'une petite fille durant le voyage, et en mourut. L'enfant née sur les eaux fut appelée Dahut, et elle devint fille de la mer, car celle-ci avait marqué son empreinte définitive sur elle.

 

De retour en Cornouailles, Gradlon entreprit un long deuil, et tout l'amour qu'il avait eu pour sa femme, il le prodigua à sa fille. Dans un même temps, il commença un règne pacificateur où il fut davantage occupé à répondre aux besoins de ses sujets. Sa rencontre avec un ermite dans une forêt le fit convertir au christianisme, et partout dans le pays s'élevèrent églises et cathédrales. A celle de Quimper, il nomma Saint Corentin, homme de bon conseil, qui l'assista dans son règne pieux. Il voyait dans l'évêque un modèle, en fait sa seule source d'inquiétude était que sa fille Dahut refusait tous les enseignements religieux. Aux discours des prêtres, elle préférait ceux de l'Océan, avec qui elle allait souvent dialoguer. Mais Gradlon aimait trop sa fille pour lui en tenir rigueur, ce que Corentin ne manquait pas de lui reprocher.

 

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Le temps passant, Dahut devint une jeune femme incroyablement belle, mais chaque jour plus insouciante, provocante et orgueilleuse. Mais dans cette contrée devenue chrétienne, elle s'ennuyait terriblement et avait de plus en plus la religion en horreur. Un jour elle n'y tint plus, et elle demanda à son père qu'il lui construisît sa cité à elle, une cité où nul prêtre ne pourrait pénétrer et où seuls les plaisirs régneraient. Gradlon résista d'abord, puis il faiblit, et malgré les avertissements de Corentin, finit par céder. Il fit construire secrètement la cité, à l'emplacement même où Dahut avait l'habitude d'aller jouer quand elle était petite. Et un jour il emmena sa fille sur la grève de son enfance, et celle-ci découvrit éberluée une magnifique cité blanche, la plus belle qui pouvait se trouver de part le monde. Ainsi naquit la ville d'Ys, où Gradlon et Dahut s'établirent désormais.

 

Hélas, dans la cité les sept péchés capitaux régnaient en maître, tout n'était que débauche. Les commerçants s'enrichissaient honteusement en attaquant les navires marchands des autres nations. Corentin s'en arrachait les cheveux, et fit pression sur Gradlon pour qu'on y construisît au moins une cathédrale. Celui-ci s'exécuta malgré la colère et les reproches de sa fille... Mais las ! La plus grande cathédrale du royaume était aussi la plus désertée. Et ce malgré les efforts de Saint Gwénolé, qui à force de miracles ne parvint pourtant jamais à remplir la cathédrale plus d'une journée. Il avertit que la patience de Dieu était à bout, mais la population n'en avait cure. Il tenta de convaincre Gradlon d'agir, mais avec l'âge le roi était devenu bien faible.

 

Cependant la notoriété de la cité s'étendait désormais à tous les royaumes du continent, et chaque jour c'était nombre de princes et de représentants qui arrivaient pour rendre leurs hommages à la belle Dahut. Et celle-ci les recevait bien mieux qu'on ne se l'imagine... Elle organisait chaque soir de grands banquets, puis choisissait dans le lot un amant pour passer la nuit. Ses serviteurs lui remettaient un masque pour que l'élu ne soit pas reconnu quand il irait rejoindre la princesse. Or le masque était ensorcelé, et l'aube pointant, il étranglait le malheureux qui le portait. Alors un homme habillé en noir, aux ordres de Dahut, allait jeter le corps au fond du gouffre du Huelgoat, en offrande à la mer.

 

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Or un soir, c'est un prince magnifique, grand, barbu, vêtu de rouge et à l'oeil de feu, qui prétendait arriver des extrémités de la Terre, qui arriva à la cour de la cité d'Ys. Il résista aux attaques de la princesse, et tel est pris qui croyait prendre, ce fut elle qui tomba irrémédiablement sous son charme. L'étranger eut dès lors une très grande influence sur elle, et il ne fut plus rien qu'elle ne fît sans son assentiment. Il était la perversité incarnée, en qui Dahut avait trouvé son maître. Et la situation dans Ys devint pire que jamais.

 

Il faut savoir que la ville d'Ys avait été bâtie contre les flots, et ce qui empêchait que la mer s'y engouffrât et la submergeât, c'était un ingénieux système d'écluses, que nul ne pouvait ouvrir sans en posséder les clefs. Or les clefs, c'était Gradlon qui les avait toujours autour de son cou... Et l'étranger réclama à Dahut les clefs de la ville. Sous son emprise, celle-ci lui obéit et alla les dérober à son père durant son sommeil. Alors l'étranger se découvrit sous son vrai visage : celui du Diable. Avant que Dahut n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il disparut et toutes les portes des écluses furent ouvertes, et dans un tulmute effrayant l'Océan envahit la Cité.

 

Réveillé par Saint Gwénolé qui lui était venu en apparition, Gradlon entreprit de se sauver. Il enjamba son cheval Morvac'h qui partit au galop, guidé par le saint homme. Alors le roi aperçut sa fille, qui l'appelait et l'implorait. Il avait toujours été un (trop) bon père, aussi il la prit en croupe. Mais Morvac'h, qui portait désormais sur lui le poids du Mal, s'en trouva ralentit, et les flots gagnaient en distance. Saint Gwénolé ordonna au roi de jeter le démon qui était assis derrière lui, mais il ne le pouvait... C'était sa fille, quand même ! Alors Gwénolé la poussa de sa crosse et Dahut bascula dans les flots pour y disparaître. Alors l'Océan s'apaisa. Mais de la cité, il ne restait plus rien de visible.

 

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Toutefois, Dahut n'est pas morte pour autant. Elle est devenue sirène et se nomme désormais Morgane. Quant aux habitants de la cité, leurs âmes n'ont pu être sauvées, ils restent maudits et condamnés à errer dans la ville sous-marine dévastée. Pour qu'elles soient sauvées, il faut qu'un vivant accepte de descendre dans la cathédrale engloutie et de répondre à la messe du prêtre des revenants. Si un jour vous allez à Douarnenez, le jour de la grande marée au mois de mars, regardez au large de la baie : quand la mer sera au plus bas, vous verrez surgir hors des flots la croix du clocher de la cathédrale, ultime vestige de la cité à être encore visible une fois par an.

 

 

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